La Mer Rouge (2e partie) : les
récifs coralliens
Ce
qui fait l’attrait de la Mer Rouge, ce sont les récifs coralliens. C’est
là que réside toute la vie animale et végétale sous-marine. Dans le
numéro précédent, nous avons vu que la Mer Rouge est une mer très salée,
ce qui la rend comparable à un grand désert où les ressources nutritives
sont très rares. Les récifs coralliens sont comme des « oasis au milieu
de ce grand désert ». C’est là que toutes les espèces animales ont élu
domicile ; les récifs sont leur « garde manger ». Ils sont le fondement
de l’écosystème de la Mer Rouge. Sans eux, il n’y aurait pas de
vie aquatique... et beaucoup moins de tourisme ! Car c’est là aussi que
les plongeurs et les nageurs découvrent, sous leurs yeux émerveillés,
les milliers de poissons multicolores qui nagent au dessus du récif ou
se cachent dans ses cavités, les coraux aux formes et couleurs diverses,
les crustacés et les oursins, les mollusques et les étoiles de mer, les
gorgones et les éponges... une immense richesse de vie.
Ils sont le lieu d’une cohabitation entre
les constructeurs des récifs (les coraux) et leurs habitants (les
poissons et autres espèces d’animaux). Chacun y trouve les conditions
idéales pour se nourrir, se développer et se protéger.
Qu’est-ce que les coraux ?
On a longtemps cru que les coraux étaient
végétaux (des espèces d’algues ?), puis on a pensé qu’ils étaient
minéraux (des cailloux bien étranges !). Peu à peu, on a découvert
qu’ils étaient en fait des animaux organisés en colonies. Il s’agit de
petits organismes qui construisent eux-mêmes leur squelette en extrayant
le calcaire de l’eau. Au fil du temps, les couches calcaires finissent
par former de grandes constructions coralliennes.
La partie vivante du corail, le polype,
vit dans les petites cavités du squelette (les calyces). Chaque
polype est doté de tentacules urticants qui dégagent des toxines pouvant
paralyser les organismes qui les effleurent... ou brûler les nageurs qui
s’en approchent de trop pr ès !
Les polypes se reproduisent de façon asexuée, par bourgeonnement :
un polype « enfant » se forme à partir du polype
« maternel » ; les deux sont génétiquement identiques et ne se
sépareront jamais. Les polypes construisent à leur tour
leur propre squelette calcaire et se
reproduisent... formant au fil du temps
une véritable colonie de polypes reliés entre eux. Certaines espèces
poussent très vite : jusqu’à 25 cm
par an !
Les coraux peuvent prendre toutes les
formes possibles : sphé-rique, ramifiée, en colonne, en éventail, en
grappe... Ils ont aussi une grande variété de couleurs : rose, rouge,
jaune, vert, brun, bleu, violet... Ce sont les micros algues (les
zooxantelles) présentes dans les coraux qui leur donnent leur
couleur. Tant qu’il y a de la vie, il y a de la couleur... à la mort des
coraux, il ne reste plus qu’un squelette de calcaire blanc. Les micros
algues sont aussi le « jardin potager » dont se nourrissent les polypes.
Les deux vivent en parfaite symbiose : les algues se nourrissent
des déchets produits par les polypes, et la photosynthèse des algues
permet l’oxygénation du corail et favorise le dépôt du calcaire
nécessaire à sa construction.
Des eaux peu profondes...
L’importance de la luminosité pour le
développement du corail explique pourquoi les récifs coralliens sont
situés dans des eaux peu profondes. A 40 mètres de profondeur, il ne
reste plus que 3% de luminosité, le récif s’appauvrit. Au-delà de 50
mètres, la photosynthèse n’est plus possible ; c’est la fin du récif
vivant.
C’est donc le long des côtes que se
trouvent les récifs, dans des eaux peu profondes où la luminosité est
forte. On les appelle « frangeants » : ils bordent directement la
côte. Ce qui les rend facilement accessibles aux plongeurs... un masque,
un tuba, et les coraux deviennent à portée des yeux !
Quelques coraux...
Il existe plus de 300 espèces de coraux.
Leurs noms sont aussi variés et imaginatifs que leurs formes ! Voyez le
corail cerveau, le corail brocoli, le corail champignon, le corail
framboise ou le corail bulle... Quant au corail de feu, ceux qui ont
subi sa brûlure comprennent l’origine du nom ! En voici une petite
sélection :
![](Mer%20Rouge%202_fichiers/image011.jpg)
Corail arbuscule
Corail arbuscule (polypes
sortis) Alcyonaire
![](Mer%20Rouge%202_fichiers/image017.jpg)
Gorgone Corail acropora
Corail acropora ramifié
![](Mer%20Rouge%202_fichiers/image023.jpg)
Corail
cerveau Corail de
feu Corail bulle
Véronique
A lire dans le prochain numéro du
Scribe :
« Les habitants des récifs : les poissons
de Mer Rouge » |