La Mer Rouge (5e partie) : où aller ?

 

A l’origine, la Mer Rouge était entourée de désert, avec par ci par là quelques villages de pêcheurs, petits ports ou zones militaires. Mais depuis quelques années, depuis que le monde a découvert les trésors que recèle la Mer Rouge, les stations balnéaires et zones hôtelières ont poussé comme des champignons. Aujourd’hui, plusieurs régions accueillent le touriste dans des infrastructures plus ou moins développées, des ambiances plus ou moins authentiques. Vous avez l’embarras du choix ! Commençons du nord au sud...

AIN SOKHNA

 La « source chaude » est la destination préférée des Cairotes qui veulent passer un week-end à la mer. La ville est en effet proche du Caire (moins de 2 h de route) et dotée de toutes les infrastructures hôtelières et de loisirs... lesquelles se développent aujourd’hui de façon intense. Si cette région est appréciée pour ses plages de sable et ses eaux sulfureuses, elle l’est moins pour ses récifs coralliens ; ceux-ci sont en effet assez pauvres de ce côté-ci de la Mer Rouge, de même que dans tout le golfe de Suez.

EL GOUNA

« La lagune », à 20 km au nord de Hurghada, est une jolie petite ville construite de toutes pièces dans les années 80 par un milliardaire égyptien. Des lagunes creusées dans le désert et sillon-nant le village donnent à El Gouna des airs de « petite Venise ». Ici « tout est beau et propre, les gens sont riches et souriants, l’architecture des hôtels semble tout droit sortie d’un magazine de déco ; oubliez les quartiers populaires, les odeurs de friture... ici tout est nickel et harmonieux » (Guide du Routard). Si El Gouna n’est en effet pas très authentique, elle possède un certain charme : ses rues pavées, ses maisons aux couleurs chaudes, sa marina et ses bateaux de luxe... Les récifs coralliens sont le plus souvent en pleine mer plutôt qu’en bord de côtes. El Gouna est aussi la porte d’accès aux épaves du nord. Voir www.elgouna.com.

HURGHADA

Petit port de pêche fondé au début du siècle, Hurghada est devenue en une dizaine d’années la station balnéaire la plus touristique de toute la côte ; ses hôtels s’étendent sur près de 30 km de littoral. Une furie de béton anarchique, pas toujours de très bon goût, ni très écolo... et qui se poursuit encore ! C’est aussi un centre réputé pour les sports nautiques et la plongée sous-marine. Ses récifs coralliens ont longtemps été considérés comme les plus beaux de Mer Rouge... mais les gros flux touristiques, les passages en masse de plongeurs et snorkeleurs tendent à en ternir la qualité, malgré les efforts des autorités locales et... les nombreuses taxes environnementales imposées aux plongeurs pour la sauvegarde des récifs !! Voir les sites www.hurghadatour.com et www.hepca.com.

SOMA BAY

Un projet pharaonique, dans le même esprit que El Gouna... mais encore un projet ! A terme, cette langue de désert doit devenir un gros village de vacances de luxe, avec hôtels, villas privées, appartements, casino, restaurants et commerces, marina privée, etc. Actuellement, Soma Bay abrite 3 grands hôtels, un golf 18 trous et un centre de thalassothérapie... De quoi y passer déjà quelques bons moments ! Les récifs coralliens sont ceux de la baie de Safaga. Certains sont très facilement accessibles depuis la côte, notamment depuis le ponton de l’hôtel Sheraton... Voir le site www.somabay.com.

SAFAGA

A 60 km au sud de Hurghada, ce petit village abrite tout à la fois un grand port de commerce (il est en effet le point de départ des ferrys pour l’Arabie Saoudite), une zone d’exploitation minière (on y extrait le phosphate de ses montagnes) et accessoirement un village de vacances. Safaga résiste en effet au déferlement touristique, se vantant de ne pas être devenue comme Hurghada. Vous êtes ici au cœur de l’Egypte profonde ! Safaga est réputée pour la beauté de ses récifs coralliens encore bien préservés et accessibles aux plongeurs ou snorkeleurs, mais aussi pour son vent prisé des véliplanchistes et autres kite-surfistes... 

EL QUSEIR

A 140 km au sud de Hurghada, El Quseir est l’un des plus anciens ports de la Mer Rouge (utilisé déjà à l’époque de la reine Hatshepsout), longtemps actif dans les échanges commerciaux entre la vallée du Nil et la Mer Rouge. Les vestiges de sa forteresse témoignent d’un passé très riche et très vivant, dont le déclin commença avec l’ouverture du canal de Suez. El Quseir dégage un certain charme authentique, avec ses bâtiments anciens en blocs de corail, ses balcons en bois face à la mer, ses mausolées disséminés au milieu des habitations... Le littoral révèle de belles et longues plages et quelques jolis récifs coralliens, même s’ils sont nettement moins nombreux et moins réputés qu’à Hurghada, Safaga ou Marsa Alam...

MARSA ALAM

A environ 170 km au sud de El Quseir, entre mer et désert, ce petit village de pêcheurs a récemment vu pousser de grands hôtels et des campements de luxe le long de ses côtes... Certaines mauvaises langues lui prédisent d’ailleurs un sort similaire à celui de Hurghada d’ici les 10 prochaines années ! Actuellement, Marsa Alam est considérée comme le paradis des plongeurs : ses récifs coralliens, encore vierges pour la plupart, sont d’une grande beauté. Certains sont même accessibles directement depuis la plage pour les snorkeleurs, les récifs en pleine mer étant plutôt réservés aux plongeurs confirmés. Et il n’est pas rare d’y rencontrer de grosses bébêtes : dauphins, requins de passage, tortues, raies géantes...

HAMATA

A environ 115 km de Marsa Alam, voici un tout petit village pas touristique pour un sou. Il est à mentionner simplement parce qu’il constitue le point de départ des croisières plongée du grand sud égyptien. Au-delà de Hamata, la côte n’est pas développée et il n’y a guère de possibilité de logement de qualité, sauf quelques petits hôtels locaux et auberges dans les petits villages rencontrés par-ci par-là jusqu’à la frontière.

Remontons à présent vers le nord et le Sinaï...

SHARM EL SHEIKH

Voici la « Baie des Princes », la plus grosse station balnéaire du Sinaï, étendue sur plus de 30 km de littoral. Son développement, plutôt anarchique dans les années 90, aurait été ralenti sous l’impulsion du président Moubarak. Les amateurs de tranquillité et d’authenticité risquent cependant d’y être déçu... En revanche, les plongeurs seront ravis ! Les récifs coralliens de Sharm el Sheikh et de ses environs comptent en effet parmi les plus beaux de Mer Rouge. Il faut dire aussi que les flux de plongeurs et snorkeleurs y est sérieusement régulé (politique du « pas plus de x bateaux par jour sur chaque site » !), ceci afin de préserver au mieux les récifs si fragiles... Voir le site www.sharmguide.com.

DAHAB

Cet « or » du golfe d’Aqaba, à 90 km au nord de Sharm el Sheikh, est un petit coin perdu entre mer et montagne. Le centre touristique s’est développé autour d’un ancien village bédouin sans jamais se perdre dans la folie du béton. Sur place, des campements, des hébergements simples, une longue promenade pavée le long de la mer, une ambiance un peu baba cool... Les fonds marins d’une grande beauté sont encore assez peu fréquentés, donc intacts et fourmillants de vie, et la plupart des récifs sont accessibles depuis la plage.

NUWEIBA

A 70 km de Dahab, ce petit village a longtemps été fréquenté par les touristes israéliens. Les évènements politiques récents ont donc causé beaucoup de tort à cette région, aujourd’hui désertée par ces derniers. Malgré tout, le développement des infrastructures se poursuit le long des côtes. Ici, les grands hôtels côtoient les camps de huttes... le long des dunes et des superbes plages. Les Egyptiens se pressent à Nuweiba pendant les vacances. Les récifs coralliens y sont moins nombreux et moins spectaculaires qu’à Dahab ou que dans le reste de la Mer Rouge, mais le snorkeleur y trouvera tout de même son bonheur.

 

J’espère que ce cycle spécial Mer Rouge vous aura donné envie de la découvrir par vous-même. Je vous souhaite de très bons moments, de belles ballades sous-marines et de magnifiques rencontres avec les habitants de la Mer Rouge !

Véronique

 

 

BIBLIOGRAPHIE :  « Le guide du Routard Egypte » (éd. Hachette) - « Lonely Planet Egypte » - « Guide Bleu Egypte » (éd. Hachette) - « 100 belles plongées en Mer Rouge » (éd. GAP)

Dernière mise à jour le : mercredi 24 août 2016